Chacun de nous peut agir !

« J’ai participé en 2022 à plusieurs chantiers bénévoles Natura 2000 proposés par la Communauté de Communes. Entre autres, j’ai gadouillé fourche en main dans une mare à Villeneuve-les-Charnod et j’ai arraché des Verges d’Or envahissant le marais de Vogna. Le point commun de ces chantiers : la préservation/restauration d’une « Zone Humide ». Je m’interroge sur ce qui me motive à augmenter sensiblement mon bilan annuel CO2 en me déplaçant plusieurs fois de la région lyonnaise en Terre d’Emeraude. Car la simple raison du cœur qui bat pour le territoire du lynx ne présente pas tous les gages de sérieux pour expliquer que je m’implique ainsi.

Au commencement est ma fascination pour l’eau, comme beaucoup. Après l’expérience extatique de la souplesse de l’élément eau lors de la nage, pour moi l’engouement est venu par mes études de sciences. Ce qui m’a rendu l’eau si attirante c’est son côté indocile : l’eau rechigne à se laisser modéliser, elle possède de nombreuses propriétés physico-chimiques « anormales » qui ne s’expliquent pas simplement. Et puis j’ai appris que le corps humain est de l’eau en mouvement. En effet, si on le regarde comme un assemblage de molécules, il est composé à plus de 96 % d’eau (eau liquide dans les fluides corporels comme la lymphe et le sang, eau sous une autre forme et qui ne coule pas dans les cellules). Depuis, tout ce qui a un rapport plus ou moins lointain avec l’eau se trouve en position d’être éligible à un crédit temps.

Un gerris peut marcher sur l’eau grâce à la structure des minuscules poils à l’extrémité de ses pattes et à la tension superficielle de l’eau.

L’eau est devenue une sorte de fil conducteur pour mes explorations. Mais je n’ai pris la mesure des défis à venir liés à l’eau que récemment. Au fil des mois, j’ai observé des actions concrètes auxquelles je n’aurais pas pris le temps de m’intéresser auparavant. Elles mobilisent de nombreux acteurs de terrains : chargés de mission, techniciens de rivières, agriculteurs, chasseurs et pêcheurs, élus, botanistes, écologues, propriétaires, etc. Je comprends aussi mieux comment interviennent les acteurs institutionnels : communauté de communes, conseil départemental, conseil régional, Parc du Haut Jura, Syndicat de rivières SR3A, l’Agence de l’Eau, etc. Bref, j’ouvre grand les yeux sur la vie du territoire et cela me procure des moments de joie tout simplement.

Je découvre l’utilité des zones humides et l’importance de leur préservation, à la fois pour la qualité de l’eau, la gestion des crues, le non relargage de CO2 et pour la biodiversité. Par exemple préserver une « prairie humide » peut permettre d’avoir une zone d’expansion de crue, ce qui contribue aussi à l’épuration des eaux de ruissellement qui deviendront l’eau qu’on boit en cas de captage superficiel en aval. Limiter en plus l’apport d’intrants (fertilisant azoté) permet de conserver les plantes traditionnelles et d’enrichir naturellement le foin de l’agriculteur ; cela limite en plus les fuites d’azote lors du lessivage des sols par une crue et donc allège la dépollution de l’eau captée. Toute cette technicité pensée autour des phénomènes naturels est très intéressante. Suite aux conséquences néfastes des aménagements passés, il semble qu’il faille restaurer une circulation de l’eau la plus proche possible de l’état naturel. En ce moment, on peut aller découvrir les travaux réalisés sur la Communauté de Communes au lac de Viremont ou au marais de Vogna près d’Arinthod. À Viremont, on peut par exemple voir les lignes de comblement des drains et les méandres nouvellement créés pour retrouver le lit originel du cours d’eau.

Les Zones Humides sont des écosystèmes incroyables. Certains œuvrent déjà au-delà de toute chapelle à leur sauvegarde. Pour ma part, je ne peux que suivre attentivement et comprendre les enjeux de projets en discussion ou en cours et… prêter main-forte lors de chantiers modestes par leur taille mais importants néanmoins localement. Et vous ? À vos zones humides, prêts, agissez !”

Pascale

Vidéo recommandée par Pascale : Les animaux qui marchent sur l’eau (chaîne Youtube : La Minute Nature) (1min24s)

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L’ambroisie : un enjeu de santé publique au cœur de nos campagnes

Une invasive qui fait tousser

Originaire d’Amérique du nord et apparue en France au milieu du 19ème siècle, l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) est une plante invasive dont le pollen est particulièrement allergisant. Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d’air pour que les symptômes allergiques apparaissent chez les sujets sensibles en août-septembre : rhinite, conjonctivite, trachéite, asthme, voire urticaire ou eczéma.

Plus la plante est présente dans l’environnement, plus le nombre de personnes sensibles est important car l’allergie peut apparaître à force d’être exposé au pollen.

Comment la reconnaître ?

L’ambroisie se développe et se multiplie très facilement sur les terrains nus, à proximité des activités humaines (chantiers, accotements routiers, surfaces agricoles…). Les semences (jusqu’à 3 000 graines par pied) sont déplacées par le ruissellement des eaux, le transfert de terres infestées ou le transport dans les roues des engins agricoles et de travaux publics.

À l’âge adulte, la plante adulte est dressée, d’une hauteur de 30 à 120 cm. Avec une tige souvent rougeâtre et velue, elle se reconnaît à ses feuilles profondément découpées, d’un vert uniforme sur les deux faces, opposées à la base de la tige puis alternes dans le haut et ne dégageant pas d’odeur aromatique.

Selon les années, elle sort de terre dès fin avril et jusqu’en juin, puis pousse lentement jusqu’en juillet. Les inflorescences arrivent à maturité vers la mi-août, émettant du pollen qui est transporté par le vent.

 

 

 

Une lutte obligatoire

Très présente dans la vallée du Rhône, l’ambroisie colonise de plus en plus la Franche-Comté et plus particulièrement le Jura.

Dans le département, un arrêté préfectoral rend la lutte contre l’ambroisie obligatoire avant floraison (mi-août en année normale) au titre de la santé publique.

Le propriétaire ou le gestionnaire de parcelles infestées est ainsi tenu d’éliminer la plante ou de prévenir sa pousse.

Un référent ambroisie est désigné au niveau communal. Il a pour mission d’une part d’informer les habitants des risques allergiques et des critères de reconnaissance de la plante, d’autre part de recueillir de façon précoce les signalements des nouvelles localisations afin d’inciter à la lutte l’ayant droit du terrain infesté.

En pratique, comment agir ?

 

La lutte contre l’ambroisie vise deux objectifs :
éviter l’émission de grains de pollen dans l’air pour limiter le risque allergique ;
éviter la dispersion des semences et réduire ainsi les stocks de graines dans les sols pour les années futures.

L’élimination de l’ambroisie s’effectue par arrachage ou fauche des jeunes plants avant la floraison fin juillet.

Il n’est pas utile de faucher trop tôt dans la saison car la tige de l’ambroisie peut se dédoubler et donner naissance à de nombreuses nouvelles fleurs. Une fauche « de rattrapage » peut être réalisée en fin d’été, en veillant bien à ne pas disperser les graines d’ambroisie dans le milieu environnant (brûlage sur place ou transport en sacs avant incinération).

Dans tous les cas, l’élimination de l’ambroisie impose de se protéger en utilisant du matériel adapté (gants, masque au moment de la floraison) et de veiller à ne pas devenir soi-même vecteur de sa dispersion en transportant des graines sur ses vêtements ou ses chaussures.

Il est également primordial de signaler toute zone infestée au référent ambroisie de la commune, ou directement sur la plateforme en ligne.

 


Pour plus d’information :

→ sur l’ambroisie : Ambroisie.info
→ sur le risque allergique lié aux pollens : Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
Feuille de route ambroisie du référent communal
Guide « Agir contre l’ambroisie à feuilles d’armoise »
Fiche « Comment lutter contre l’ambroisie en zone agricole ? »
Dépliant ambroisie
Affiche ambroisie
Arrêté préfectoral ambroisie Jura

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